Directives anticipées : étude de faisabilité en hémodialyse - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
En néphrologie, nous sommes régulièrement confrontés à des situations de fin de vie chez des patients atteints de maladie chronique.
Le texte concernant la mise en œuvre des directives anticipées (DA) issu de la loi Clæys-Leonetti [1 ] a été publié au Journal Officiel le 5 août 2016. Avant d’être adoptée, cette loi avait fait l’objet de débats publics houleux. Nous avons réalisé ce travail durant cette période de questionnement collectif sur la fin de vie, le but était d’étudier la faisabilité de la mise en place systématique des DA chez des patients hémodialysés.
Patients et méthodes |
Cette étude prospective monocentrique a été menée en 4 étapes, au sein d’un centre d’hémodialyse ambulatoire en CHU, sur une période allant de janvier 2014 à août 2015. Un questionnaire sur ce projet a été remis à l’équipe soignante. Nous avons sélectionné puis informé des patients sur les DA puis nous avons aidé les patients intéressés à les rédiger, enfin nous avons évalué les causes de non-participation des autres patients ayant reçu l’information.
Résultats |
Un manque de connaissances des soignants concernant les DA avait été mis en évidence. Leurs principales réticences étaient le manque de connaissances médicales du patient et l’angoisse générée par la discussion sur la fin de vie. Cinquante-six patients ont été sélectionnés et ont reçu l’information, 8 patients ont rédigées leurs directives anticipées soit 21 % des patients informés. Au cours des 2 à 3 entretiens nécessaires à l’élaboration des DA, des thématiques récurrentes ont été identifiées et nous avons créé un formulaire adapté aux patients hémodialysés. La majorité des patients ayant fait leurs DA souhaitaient une limitation thérapeutique. Vingt-neuf patients ayant reçu l’information n’ont pas souhaité rédiger de DA, les raisons principales évoquées étaient : soit qu’ils se sentaient bien, soit qu’ils pensaient que leurs proches sauraient prendre les bonnes décisions.
Discussion |
Le développement des DA nécessite l’information et la formation des soignants. La limite de la « compétence » du patient à décider pour lui est difficile à définir et le rôle du médecin est central pour accompagner le patient au cours de ce processus évolutif.
Conclusion |
La réalisation de DA ne peut être imposée au patient qui, informé, doit rester libre de réaliser ou non cette démarche.
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Vol 14 - N° 5
P. 320-321 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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